Le concept de développement endogène est au cœur de l’œuvre du Professeur Joseph Ki-Zerbo.
A l’occasion de la célébration du dixième anniversaire posthume du Pr. Joseph Ki-Zerbo, Me Françoise Ki-Zerbo a accordée une interview à la télévision Burkina Info dans laquelle elle a abordé largement la notion de développement endogène. Voici, dans les lignes qui suivent, un extrait de cet entretient, concernant la place qu’occupe le concept de développement endogène dans le vaste champ de l’œuvre de Joseph Ki-Zerbo.
Le concept de développement endogène est au cœur de l’œuvre, de la réflexion et de l’action du Professeur Joseph Ki-Zerbo. Dans le MESSAGE A LA JEUNESSE AFRICAINE de Joseph Ki-Zerbo (qui s’adresse en réalité à tous les enfants du Continent) contenu dans son premier livre posthume intitulé « REPERES POUR L’AFRIQUE » composé de textes sélectionnés par lui-même :
L’Afrique a une histoire. L’Afrique, berceau de l’humanité, a enfanté l’histoire. Malgré des obstacles géants, des épreuves majeures et des erreurs tragiques, l’Afrique a illustré notre aptitude au changement et au progrès : notre historicité. Mais celle-ci doit, par la conscience historique, gouverner les trois moments du temps : le passé, le présent et la projection vers l’avenir. L’invocation par nous du passé seul, du passé simple, ne prouve rien pour le présent et l’avenir, alors que la convocation d’un présent médiocre ou calamiteux comme témoin à charge contre nous, peut mettre en doute notre passé et mettre en cause notre avenir. C’est pourquoi chaque Africaine, chaque Africain doit être, ici et maintenant, une valeur ajoutée.
Il faut rappeler qu’en 1972, Joseph Ki-Zerbo écrivait le livre de référence « Histoire de l’Afrique de noire. D’hier à demain ».
Il l’a dit et rappelé : LE DEVELOPPEMENT SERA ENDOGENE OU NE SERA PAS.
Pour Joseph Ki-Zerbo, le développement n’est pas une course olympique. Il faut rejeter dès le départ cette idée fixe tellement nocive qui consiste à dire : « Il y a des pays qui sont en retard et ce retard, ils doivent le rattraper par un transfert d’un certain nombre de procédures, de procédés, de techniques qui leur permettront d’absorber ce retard. Avec cette approche, nous sommes sûrs que tout sera perdu, non seulement la culture mais aussi le développement économique et matériel lui-même.
Source : Extrait de l’entretient accordé à la télévision Burkina Info par Me Françoise Ki-Zerbo