C’est par la finale du tournoi de football de la coupe du Président qu’ont débuté les premières journées Joseph Ki Zerbo, ce 3 Décembre 2020 à l’Université Joseph Ki -Zerbo
Cette 6ème édition a vu la victoire de l’ISSDH face à l’UFR/SEA par un score de 2 buts à 1.
Dans la soirée le public a été convié dans la salle des Actes pour la projection du film documentaire réalisé par Dani Kouyaté : « Joseph Ki-Zerbo. Identités, identité pour l’Afrique ».
Etudiants, enseignants, invités étaient au rendez-vous.
Docteur Moumouni Zoungrana, Directeur de Cabinet à la Présidence de l’UJKZ et Françoise Ki-Zerbo, fille aînée du Professeur Joseph Ki-Zerbo ont échangé à la fin du film avec les cinéphiles.
Un très bel exercice qui a permis au public de s’exprimer et d’en apprendre davantage sur la vie du Professeur Joseph Ki-Zerbo.
Joseph Ki-Zerbo est incontestablement l’un des penseurs de l’Afrique contemporaine qui auront marqué leur époque. Né en 1922 en Haute-Volta (l’actuel Burkina Faso), il a été témoin et également acteur des nombreuses évolutions de son continent, sur le plan politique, idéologique ou encore culturel. C’est un personnage politiquement engagé. Il a notamment contribué à faire connaître l’histoire mondiale à partir d’une perspective africaine.
Etudiant à Paris dans les années cinquante, dans le contexte politique des colonies qui se soustraient peu à peu du joug colonial, fondateur d’un parti à la veille des indépendances, historien agrégé mettant ses compétences au service d’une méthodologie de l’histoire africaine, Il est impliqué dans les combats de l’Afrique au 20ème siècle.
Cependant, il est plus connu et apprécié à l’étranger que dans son Burkina Faso natal.
Il réalise ses études primaires, secondaires puis le lycée au Sénégal et au Mali. Pour ses études supérieures il va à la
Sorbonne, à Paris. Agrégé d’histoire, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, il est le premier Africain à réussir l’agrégation d’Histoire, la plus haute distinction académique. Il faut savoir que l’Histoire de l’Afrique est peu traitée au sein de l’université française. Jusque dans les années 1950, l’histoire de l’Afrique est quasi-exclusivement produite par des Européens.
Cette « exclusion » va le marquer, influençant son itinéraire intellectuel vers une réappropriation, par l’Afrique, de sa propre Histoire. Il suivra la route tracée par ses prédécesseurs, comme Aimé Césaire ou Léopold Sédar Senghor.
Selon lui, la science qu’il a acquise, loin d’être une fin en soi, est plutôt « une arme, un moyen pour participer, aux côtés des peuples africains, à la lutte pour le développement » (Joseph Ki-Zerbo, Eduquer ou périr). Il est un savant et un militant africain, non un intellectuel « contemplatif ».