Avant tout propos, permettez-moi de souhaiter la bienvenue à toutes et à tous ici présents à l’Université Joseph KI-ZERBO pour être des témoins privilégiés de l’inauguration de la statue du Professeur Joseph Ki ZERBO ce jour 04 décembre 2020.
Aujourd’hui, grande est l’émotion qui m’anime à cette cérémonie d’hommage rendue par la communauté universitaire à notre bien aimé devancier, le Professeur Joseph Ki ZERBO. Ainsi, l’honneur me revient en ce jour solennel et historique de prononcer le mot de bienvenu consacrée à la mémoire d’un de vos plus illustres concitoyens. Ce jour où la communauté universitaire élève sa statue, par les mains de la reconnaissance, est pour elle un jour sacrée et mémorable.
Aussi, voudrais-je en cet instant inoubliable réitérer une fois de plus mes sincères remerciements et reconnaissance à M. le Ministre en charge de l’enseignement supérieur qui par son engagement et son accompagnement pour le rayonnement de l’enseignement supérieur et la recherche a permis de relever des défis majeurs.
Je vous demande de l’ovationner…………..
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
Les écrits de l’homme, tel un Tsunami, ont inondé les 4 coins du monde et permis à de milliers de graines enfouies dans les entrailles des terres arides, de germer à jamais. Pionnier d’une « insurrection intellectuelle », Je voudrais lui rendre à nouveau un hommage pour saluer ses contributions à l’essor de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique mais aussi à l’émergence d’une prise de conscience collective et individuelle des populations dès le lendemain des indépendances des pays africains.
Il a, en effet, su éveiller les esprits, influencer de multiples orientations professionnelles, voire même des choix de vie. Aujourd’hui, nous nous inclinons respectueusement devant la mémoire d’un homme de conviction qui a rayonné par son esprit si vif, par son insatiable curiosités, sa soif du savoir et par sa quête permanente de la liberté.
Chercheur convaincu, le Pr a consacré toute sa vie à promulguer ses précieux enseignements parfois avec une démarche et une méthodologie en rupture avec les codes standards et référentiels en matière de développement tel que pensés par les économistes occidentaux sous la houlette des institutions de Bretton Woods depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
En effet, le Pr Joseph KI-ZERBO depuis des années a pu convaincre toute une génération de Burkinabè et d’Africains que le sous-développement n’est pas une fatalité ; et que le développement est toujours possible à condition qu’il soit pensé, conçu et mis en œuvre selon les réalités de nos terroirs culturels. Le développement en Afrique est possible pourvu que la culture en soit le socle : c’est le concept du développement endogène dont un pan a été repris sous d’autres cieux africains sous le vocable de « consommons local » ; une nouvelle forme de résilience économique.
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
L’écrivain Ahmadou Hampaté BA disait : « En Afrique, lorsqu’un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brule ».
Contrairement aux griots de l’empire Manding et ceux des différentes contrées de l’Afrique ancienne, le Pr Joseph KI-ZERBO à travers sa plume a stimulé plusieurs générations d’étudiants, de chercheurs, d’intellectuels, de politiciens et d’admirateurs de par le monde. C’est pour moi l’occasion de féliciter ceux qui de près ou d’une manière d’autre ont contribué à la vulgarisation des travaux du professeur.
Ainsi, je voudrais demander à cette auguste assemblée des applaudissements bien nourris pour tous ces chercheurs et en particulier pour l’actuel et ancien président de l’Association africain des Historiens venus rehausser l’éclat de cette activité de par leur présence effective.
Dans nos sociétés modernes, naître est une chance, vivre est un combat, mourir est une fatalité, mais exister est une volonté. Alors seul le travail acharné fera vivre l’homme même après sa disparition car ses pensées demeureront à jamais.
Auteur prolifique, il a laissé à la jeune génération un répertoire inestimable de publications. Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’affirmer sans l’ombre d’un doute que le Professeur est un « immortel ».
En effet, la générosité intellectuelle dont a fait preuve l’homme constitue une immense est une bibliothèque avec de multiples publications dont s’abreuve tout esprit en quête de lumière et « d’ataraxie ». C’est pourquoi, nous tenons à féliciter les autorités du pays qui, de par leur clairvoyance ont décidé baptiser la première et la plus grande université du Burkina au nom du Professeur Joseph KI-ZERBO. Ainsi, l’acte de ce matin vient parachever le processus de changement de dénomination de l’université de Ouagadougou entrepris il y a de cela quelques années.
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
Cette célébration n’est nullement le fruit du hasard. Le Président américain John KENNEDY affirmait que : « On connaît une nation aux Hommes qu’elle produit, mais aussi à ceux dont elle se souvient et qu’elle honore ». Nous dédions cette statue a cette illustre personnalité pour toutes ses actions en faveur de l’éducation, la science, le développement, la justice etc.
C’est la raison pour laquelle, en dehors de cet hommage, d’autres actions seront posées afin de marquer du sceau son œuvre et d’honorer sa mémoire à jamais. Quant à la communauté universitaire, le meilleur hommage que vous devrez lui rendre sera de continuer le travail abattu tout au long de sa vie.
Mesdames et Messieurs ;
Distingués invités ;
Par cet hommage, le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est fier d’honorer ce grand homme. Je saisi cette occasion pour adresser mes vifs remerciements à l’ensemble des personnalités qui ont bien voulu faire le déplacement pour assister à cette cérémonie mémorable d’inauguration de la statue du Pr Joseph KI-ZERBO.
Je vous remercie pour votre aimable attention !