C’est un insigne honneur que l’on fait à la jeunesse burkinabè en me donnant la parole en tant que le président de la Génération Joseph Ki-Zerbo, à cette occasion d’hommage au plus grand historien d’Afrique, Joseph Ki-Zerbo.
La Génération Joseph Ki-Zerbo est une structure estudiantine réunissant des étudiants des différents départements et non pas une association d’étudiants en histoire qui, depuis douze ans maintenant, s’est vouée à la lecture et à la promotion de la pensée de Joseph Ki-Zerbo.
Des exposés sur la pensée de Joseph Ki-Zerbo aux conférences publiques en passant par des débats radiodiffusés et télédiffusés, la Génération Joseph Ki-Zerbo a lutté pour la reconnaissance de l’œuvre monumentale de Joseph Ki-Zerbo ; elle a entrepris des démarches pour le baptême de cette université avec la conviction qu’un jour Joseph Ki-Zerbo sera placé au sommet de la pyramide.
Aujourd’hui, la jeunesse africaine toute entière se réjouit de la réhabilitation du Sage africain JKZ. Cette reconnaissance indique le début de la renaissance du peuple burkinabè. Car, « le fait de reprendre conscience de son histoire est le signe de renaissance pour le peuple » a écrit Ki-Zerbo. La réhabilitation des vaillants fils que les autorités ont entreprise ces dernières années dénote le signe d’une conscience historique en pleine floraison.
Hier Thomas Sankara, félicitation ! Aujourd’hui Joseph Ki-Zerbo, félicitations ! Demain, point de suspension, félicitations ! Il est grand temps pour nous de promouvoir la culture de la reconnaissance qui, le plus souvent, a manqué sous nos cieux. Il est grand temps pour nous de considérer les efforts des devanciers. Les efforts des devanciers constituent des énergies indispensables pour les gens d’aujourd’hui qui désirent construire un avenir radieux. J’exprime toute la gratitude de la jeunesse aux autorités pour leurs efforts, pour la conscience historique, et surtout de lui indiquer les repères qu’elle doit suivre.
La pensée de Joseph est d’une telle immensité que chaque discipline scientifique y trouve son compte. La dernière étape de ce processus de réhabilitions de Ki-Zerbo sera d’enseigner sa pensée dans nos amphithéâtres et d’encourager les recherches académiques sur sa pensée au sein des facultés. Les facultés d’histoire, de philosophie, de littérature, de sociologie, de linguistique, d’économie, de politique, de médecine etc. ont soif de s’abreuver à la pensée de Joseph Ki-Zerbo. Il faut la lire pour réaliser sa richesse multidisciplinaire. Jusque-là, l’enseignement de la pensée de Ki-Zerbo n’est pas effectif et des difficultés demeurent quant aux recherches sur sa pensée, notamment dans les départements autres que celui d’histoire. Une mention spéciale peut être faite aux philosophes qui ont véritablement intégré Joseph Ki-Zerbo dans la pensée philosophique. Les autres disciplines donc sont attendues.
Pour finir, permettez-moi de vous dire auguste assemblée, particulièrement chères autorités ici présentes, que la jeunesse burkinabè souhaite que l’université ait comme devise cette phrase de Ki-Zerbo : « on ne développe pas, on se développe », phrase qui était la devise de son centre de recherche pour le développement endogène de l’Afrique. Quant à la statue qui sera bientôt dédiée à Ki-Zerbo, si elle regarde vers le Sud, je suis tenté de dire ceci : et si on essayait de tourner le dos au Nord pour orienter nos regards vers le Sud ?
« Le développement africain sera endogène ou ne le sera pas » dixit le Professeur.
Dobi Parfait MARE,
Le Président de la Génération Joseph Ki-Zerbo
Ouagadougou le 04 décembre 2020
2020-12-05