Inauguration de la statue du Professeur Joseph Ki ZERBO: Discours de la famille
Excellence Monsieur le Ministre
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Institutions
Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Mission Diplomatiques et Représentants d’Organisations Internationales
Monsieur le Président de l’Université Joseph Ki-Zerbo
Messieurs les Présidents d’Université
Chers Membres du Corps Enseignant et de l’Administration de l’Université Joseph Ki-Zerbo
Chers Etudiants,
Avant tout propos, permettez-nous d’exprimer la reconnaissance de la Famille Ki-Zerbo et de ses alliés aux plus hautes autorités du Burkina Faso et à la nation, pour l’évènement qu’il nous est donné de vivre.
C’est le cœur étreint d’émotion qu’en ce 04 Décembre 2020, au nom de ces familles, je m’adresse, à vous au sujet de celui en l’honneur duquel nous sommes réunis sur la place centrale de l’Université Joseph Ki-Zerbo, à la suite du baptême en 2015 de l’Université de Ouagadougou créée en 1974.
Né le 21 Juin 1922, rappelé à Dieu le 04 Décembre 2006, Joseph Ki-Zerbo, l’historien a franchi les frontières de sa discipline et de son pays et dédié sa vie au lien entre l’histoire et le développement du berceau de l’humanité : l’Afrique.
Il a travaillé non loin d’ici, notamment au siège initial du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES), côté ouest, dans ses bureaux du Centre d’Etudes pour le Développement Africain (CEDA) ; côté Est.
Mais s’il a beaucoup fréquenté ce quartier du savoir et si son corps repose dans sa terre natale de Toma, vous avez voulu conserver de lui à Ouagadougou, au cœur de l’Afrique, au sein de l’Université qui porte son nom, un souvenir tangible pour les générations présentes et à venir, en édifiant grâce au savoir-faire de l’artiste plasticien Siriki Ki et de son équipe, ce remarquable monument à sa mémoire.
A Toma, dans la province du Nayala a été édifié à l’initiative du conseil municipal, (grâce à l’artiste Jean-Luc Bambara et l’architecte Souleymane Zerbo) un monument qui met en lumière le premier livre de référence du Professeur, publié en 1972 : « Histoire de l’Afrique noire. D’hier à demain ».
Ici, à Ouagadougou, cette sculpture représente l’historien de l’Afrique tenant un autre de ses livres de référence, intitulé « Eduquer ou périr – Impasses et perspectives africaines » lancé en Mars 1990, lors de la Conférence mondiale sur l’éducation, dans le contexte du mouvement de l’Éducation pour tous (EPT.
Il y a donc 30 ans, Joseph Ki-Zerbo écrivait ce livre à partir de Dakar, pour des raisons qui appartiennent à l’histoire de notre pays. Il faisait remarquer, pour que nul ne l’ignore, que ; « L’Afrique est le seul continent qui ne dispose pas d’un système contrôlé d’auto-reproduction collective. L’éducation scolaire apparait comme un kyste exogène, une tumeur maligne dans le corps social. »
Il écrit, dans l’introduction de ce livre : « Après la mise au monde, il reste l’éducation. »
Il attire notre attention sur le fait qu’éduquer, c’est apprendre à devenir.
EDUQUER OU PERIR
Pour ne pas périr, il faut se développer.
Le propos liminaire de Joseph KI-ZERBO dans le livre collectif écrit sous sa direction, intitulé « LA NATTE DES AUTRES. POUR UN DEVELOPPEMENT ENDOGENE EN AFRIQUE » commence par la déclaration suivante : « Il n’y a pas de développement « clés en mains ». Le seul développement viable et valable est le développement clés en tête. »
Le lien est ainsi établi entre l’éducation et le développement.
Selon Joseph KI-ZERBO, l’éducation est une fonction de reproduction et de dépassement indispensable au progrès de toute société. « LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE SERA ENDOGENE OU NE SERA PAS »
Lorsque les enfants et petits-enfants de notre génération se retrouveront au pied de cet édifice artistique pour étudier ou se distraire, ils s’interrogeront, sur Joseph Ki-Zerbo, l’historien ; sur la vie de ce penseur, l’itinéraire de cet illustre intellectuel africain du XXème siècle, sur ses réalisations. Leurs âmes s’enflammeront d’un zèle ardent pour le Faso, la patrie, l’Afrique.
En écho à cette année 2020 du « Black Lives Matter », c’est le combattant pour la place de l’Afrique dans l’histoire Universelle, pour l’indépendance, le panafricanisme, le développement endogène ; celui qui a affirmé « l’Afrique a une histoire », « on ne développe pas, on se développe », celui qui s’est écrié : « A quand l’Afrique ? », celui qui a exhorté la jeunesse africaine en disant ‘Chaque génération a des pyramides à bâtir’ et « Nan Laara an saara » qui nous salue (fils et filles d’Afrique) et nous accompagne ici et maintenant.
NAAN LAARA, AN SAARA !